Traumatologie : fracture, entorse, luxation...
La lyse isthmique correspond à une fracture de fatigue de la jonction entre les articulaires supérieure et inférieure d’une vertèbre lombaire, en générale la 5ème. Son traitement repose sur des médicaments ou sur une intervention chirurgicale, lorsque la lyse isthmique est particulièrement douloureuse.
L’isthme est une structure anatomique du rachis lombaire qui a pour objectif de séparer les articulaires supérieures et inférieures.
Lorsque l’isthme glisse, on parle de spondylolisthésis. Si l’isthme se fissure ou se fracture on parle alors de lyse isthmique. Certains patients jeunes (vers l’âge de 8 ans) présentent une croissance et un développement anormal de cette structure. De plus, la pratique de certains sports est reconnue comme un facteur de risque de lyse isthmique, par exemple la gymnastique et la natation. Plus rarement, elle peut être provoquée par un traumatisme.
La grande majorité des patients ne présentent aucun symptôme tout au long de leur vie. De nombreuses personnes vivent ainsi avec une lyse isthmique sans le savoir. Parfois, les signes cliniques comprennent une douleur lombaire basse, voire une raideur ou une rétraction des muscles ischio-jambiers, ce qui amène les patients à consulter un médecin.
Devant toute lombalgie, l’idée du spondylolisthésis doit être évoquée puis ensuite écartée en fonction des signes cliniques. Le médecin prescrit des examens d’imagerie pour confirmer le diagnostic.
La radiographie standard du rachis lombaire face, profil, ¾ est l’examen de dépistage de base, qui ne permet pas toujours de faire le diagnostic. Il apparaît au niveau de la partie supérieure de l’isthme de L5 une condensation osseuse témoignant de la souffrance isthmique.
La scintigraphie confirme l’existence d’un remaniement pathologique avec hyperfixation. L’atteinte unilatérale va, le plus souvent, se bilatéraliser. Le scanner avec reconstruction permettra de mieux visualiser la lyse. L’IRM évalue quand à elle la qualité du disque sous-jacent et élimine l’existence éventuelle d’une hernie discale associée. Enfin, des radiographies dynamiques peuvent compléter le bilan, à la recherche d’une hypermobilité.
Le traitement est adapté à la sévérité des symptômes. Souvent, il est médical et kinésithérapique. Dans de rares cas, un traitement chirurgical peut être proposé.
Lorsque la fracture est diagnostiquée précocement chez l’enfant, une tentative de consolidation par corset peut être envisagée. Si la fracture est ancienne, la consolidation ne peut être obtenue par une immobilisation seule.
Lorsque la lyse isthmique provoque des symptômes, un traitement médical peut être mis en place avec notamment des médicaments contre la douleur, des médicaments myorelaxants (pour soulager les contractures musculaires), des médicaments anti-inflammatoires et, si besoin, des infiltrations de corticoïdes ou le port d’une ceinture lombaire.
Lorsque ce traitement ne parvient pas à soulager les douleurs, une intervention chirurgicale peut être proposée. Elle consiste le plus souvent à effectuer une arthrodèse lombaire combinée à une ostéosynthèse. L’objectif est de réaliser une fusion vertébrale pour compenser l’instabilité due à la fracture de fatigue.
Sur prescription médicale, le kinésithérapeute débute dans un premier temps son intervention par la réalisation d’un bilan visant à identifier le « profil » des douleurs du patient : circonstances de survenue, localisation des symptômes, non efficacité des médicaments, recherche de raideurs articulaires, de tensions musculo-aponévrotiques, de faiblesse musculaire…
Dans un deuxième temps, le spécialiste pratique des techniques entrant dans son champ de compétences visant à calmer les douleurs, libérer les structures rétractées, renforcer les muscles affaiblis et entretenir par l’éducation thérapeutique.
En effet, afin de limiter l’apparition et l’intensité des épisodes, le kinésithérapeute dispense des conseils ergonomiques (modification du positionnement assis ou debout prolongé, gestes, postures…), d’entretien de la mobilité (exercices simples d’assouplissement vers l’avant et vers l’arrière), et d’entretien de la tonicité musculaire (exercice de travail musculaire réalisé de manière autonome par le patient).
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