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Sport et kinésithérapie

Posté par Institut Kiné Paris

Publié le 20 février 2024

Modifié le 01 septembre 2024

Quelles sont les principales différences entre un kinésithérapeute et un ostéopathe ?

Comment choisir entre un kiné et un ostéo | Institut de Kinésithérapie | Paris

Dans le champ des thérapies utilisant des techniques manuelles, la kinésithérapie et l’ostéopathie sont parfois confondues, ou au contraire présentées comme antagonistes. Le plus souvent, ce sont les patients qui hésitent entre kinésithérapie et ostéopathie, en cas de mal de dos ou d’autres symptômes. En réalité, ces deux disciplines ne sont ni identiques ni opposées, mais différentes et complémentaires.

Quelles sont les différences entre un kinésithérapeute et un ostéopathe ? Dans quels cas recommande-t-on de consulter l’un et l’autre ?

Quelle est l’importance d’avoir un programme de reprise adapté après une blessure ?

Pendant longtemps dans le monde du sport, le retour du sportif blessé sur le terrain se faisait de manière intuitive, sans critères physiologiques précis, sous la supervision d’un technicien comme le coach ou l’entraîneur. Pourtant, le développement des connaissances en physiologie de l’effort montre qu’un individu apte à courir n’est pas forcément capable de sauter ou de sprinter sans risque, et que chaque sport et chaque lésion requièrent une approche adaptée. Aussi, après une blessure, l’immobilisation conduit à un déconditionnement du corps, qui perd rapidement ses capacités d’antan.

Les conséquences du déconditionnement concernent tous les systèmes de l’organisme impliqués dans la pratique sportive, à savoir :

  • Le système cardiorespiratoire (diminution du VO2 max, augmentation de la fréquence cardiaque de repos, diminution des niveaux d’endurance…)
  • Le système musculo-articulaire (diminution de la densité capillaire des muscles, diminution de leur capacité oxydative, diminution des amplitudes articulaires)
  • Le métabolisme (utilisation accrue des hydrates de carbone, taux de lactate sanguin plus élevé)

A quoi s’ajoute la fragilité du membre lésé, avec des séquelles qui peuvent persister longtemps après l’accident.

Pour toutes ces raisons, une reprise non encadrée et/ou trop rapide présente différents risques pour le sportif : risque de récidive de la blessure traitée ou de nouvelle blessure, fatigue, malaise sur le terrain, risque cardio-vasculaire…D’où l’importance d’un encadrement médical et paramédical, assumé par le médecin du sport et le kinésithérapeute du sport.

Quelles sont les principales différences entre un kinésithérapeute et un ostéopathe ?

La kinésithérapie est une discipline paramédicale reconnue par l’Etat, exercée par des professionnels de santé. Elle vise le maintien ou le rétablissement des fonctions motrices grâce à une grande diversité de soins : utilisation d’agents physiques (physiothérapie), techniques manuelles comme les massages, éducation thérapeutique, exercices à visée thérapeutique. C’est surtout la thérapie manuelle orthopédique, une spécialité de la kinésithérapie englobant les techniques manuelles, qui est parfois confondue avec l’ostéopathie. Pourtant, il existe des différences notables entre les deux.

Tout d’abord, contrairement à l’ostéopathe qui utilise uniquement des techniques manuelles, le kinésithérapeute emploie fréquemment des appareils pour la réalisation des exercices et des soins : appareils de mécanothérapie, de pouliethérapie, de physiothérapie ou encore de proprioception. En ostéopathie, aucun appareil n’est employé, la main est le seul outil de soin du praticien.

Aussi, bien qu’utilisant toutes deux des techniques manuelles, la kinésithérapie et l’ostéopathie diffèrent par leur approche des pathologies et de la santé en général : alors que le kinésithérapeute agit de manière ciblée sur la zone lésée pour en améliorer la mobilité, l’ostéopathe travaille à partir d’une approche globale du corps, qui fait le lien entre les différents systèmes de l’organisme. Par exemple, cela peut conduire l’ostéopathe à manipuler le dos pour soulager des troubles digestifs ou des douleurs du membre inférieur. En effet, le rééquilibrage du corps dans son ensemble est un des grands principes de l’ostéopathie.

Enfin, alors que la kinésithérapie est reconnue par l’Etat, l’ostéopathie ne fait pas l’objet d’un diplôme d’Etat, bien que le diplôme d’ostéopathe (DO) soit délivré par des établissements agréés par le Ministère de la Santé. Cela explique le remboursement des séances de kiné par l’Assurance Maladie, alors que l’ostéopathie n’est pas remboursée.

Dans quel cas est-il recommandé de voir un kinésithérapeute ?

Le kinésithérapeute est le spécialiste des pathologies affectant le mouvement, ce qui englobe toutes les affections du système musculo-squelettique :

  • Blessures (entorses, lésions musculaires, fractures, tendinites…)
  • Arthrose et autres maladies rhumatologiques
  • Douleurs chroniques (lombalgies, cervicalgies)

Après une blessure grave ou une intervention chirurgicale, des séances de kinésithérapie sont souvent prescrites. Lors de cette rééducation souvent longue, le kinésithérapeute utilise tout un arsenal d’appareils permettant une récupération optimale de la mobilité.

Il existe aussi des kinésithérapeutes spécialisés, dans des domaines comme la rééducation périnéale, les troubles neurologiques, la kinésithérapie respiratoire ou encore la kinésithérapie du sport. Ainsi, bien que ces spécialités soient moins connues du grand public, il est tout à fait possible de consulter un kinésithérapeute :

  • En cas de troubles de la statique pelvienne (incontinence urinaire, douleurs pelviennes, troubles urogénitaux avant et après l’accouchement)
  • En cas de troubles neurologiques (séquelles d’AVC, maladie de Parkinson, maladie d’Alzheimer…), pour améliorer la fonction motrice et favoriser l’autonomie du patient
  • Dans le cadre de la pratique sportive (amateurs et professionnels), pour optimiser les entraînements et améliorer la performance
  • Pour traiter différentes affections respiratoires (asthme, BPCO, bronchiolite du nourrisson, dilatation bronchique)

Cette liste n’est pas exhaustive, le kinésithérapeute pouvant aussi intervenir sur les problématiques des enfants, les maux de têtes et les migraines, et même certaines problématiques esthétiques comme les cicatrices.

Quand faut-il consulter un ostéopathe ?

Certaines indications de l’ostéopathie et de la kinésithérapie se recoupent. C’est le cas notamment des douleurs chroniques, comme le mal de dos et la cervicalgie, qui bénéficient aussi bien des soins ciblés pratiqués en kinésithérapie que de l’approche systémique de l’ostéopathe. Lorsque les douleurs sont sans cause apparente, il peut être pertinent de consulter un ostéopathe pour identifier et corriger certains déséquilibres parfois à distance de la zone douloureuse, mais qui peuvent contribuer aux symptômes.

Vous pouvez aussi consulter un ostéopathe après une blessure de type entorse, tendinopathie ou bursite. Les manipulations de l’ostéopathe ré-harmonisent toutes les fonctions corporelles impliquées dans la blessure, ce qui permet non seulement de diminuer les douleurs mais aussi d’agir sur le “terrain” du patient.

Enfin, l’approche globale de l’ostéopathie permet à cette discipline de traiter un large éventail de problèmes fonctionnels, chez l’adulte et chez l’enfant :

  • Migraines, maux de tête
  • Plagiocéphalie du nourrisson
  • Troubles ORL
  • Troubles ventilatoires
  • Symptômes digestifs (côlon irritable, constipation, gastrite)
  • Troubles liés à la grossesse
  • Troubles du cycle menstruel

On voit que les indications de l’ostéopathie et de la kinésithérapie se recoupent dans un certain nombre de cas, les deux disciplines ne s’excluant pas mutuellement.

Pour résumer, on peut considérer la kinésithérapie comme plus “technique”, et l’ostéopathie comme plus “globale”. Ces deux approches ne sont pas concurrentes mais complémentaires, ce qui pousse un certain nombre de patients à combiner kinésithérapie et ostéopathie pour une efficacité maximale.

Sources:

  • Hidalgo, B., & Demoulin, C. (2019). Analyse comparative entre la thérapie manuelle orthopédique et l’ostéopathie: une mise au point sur la situation en Belgique. Revue Médicale de Liège, 74(4).
  • Beaume, S. (2020). Ostéopathie: une rubrique judiciaire pour une discipline spécifique. Médecine & Droit, 2020(162), 68-70.
Petite Vignette representant le logo de l institut de kinesitherapie paris | IK Paris

Article rédigé par Jérôme Auger

Jérôme Auger est masseur kinésithérapeute du sport et ostéopathe, spécialisé dans les pathologies liées au sport et dans l’arthrose.

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