Traumatologie : fracture, entorse, luxation...

Posté par Institut Kiné Paris

Publié le 06 mai 2018

Modifié le 29 août 2024

La fracture de l’hallux, un accident domestique fréquent

Le premier rayon des orteils joue un rôle essentiel dans la propulsion à la marche. Sa suprématie expose la première articulation métatarso-phalangienne à de nombreux traumatismes. Les fractures d’orteils par exemple, et particulièrement de l’hallux, sont le plus souvent le résultat d’un traumatisme sur un pied nu, dans le cadre des accidents domestiques. C’est la douleur et les difficultés à se chausser ou à marcher qui amènent les patients à consulter.

ANATOMIE

Le pied est une structure déformable. C’est cette déformabilité qui lui permet de s’adapter en toute position sur tout terrain. Les orteils constituent le prolongement du pied. Au nombre de 5 sur chaque pied, ils sont numérotés de la face médiale à la face latérale :

  • Le 1er orteil, nommé hallux ou gros orteil
  • Le 2ème orteil, nommé secundus ou depasus
  • Le 3ème orteil, nommé tertius ou centrus
  • Le 4ème orteil, nommé quartus ou pre-exterius
  • Le 5ème orteil, nommé quintus ou exterius, et plus généralement le petit orteil.

Chaque orteil possède trois phalanges, à l’exception du 1er orteil qui n’en possède que deux. Une fracture de l’orteil se caractérise par le bris ou la rupture de l’os de votre orteil. Il se peut que l’os soit fracturé à plusieurs endroits ou que la fracture se trouve dans une articulation entre les orteils.

Deux mécanismes sont à l’origine des fractures des orteils, et donc de l’hallux :

  • Un choc direct : le patient se cognant le plus souvent contre le pied d’un meuble. C’est la douleur à chaque pas, lors de l’appui du talon antérieur, qui motive la consultation
  • Un écrasement : la chute d’un objet lourd sur le pied peut également entraîner des fractures multiples et s’accompagner d’un hématome sous-unguéal très algique.

EXAMEN CLINIQUE

Le patient se présente généralement avec une douleur vive et très précise à la face plantaire de la première articulation métatarso-phalangienne. L’examen clinique consiste en la palpation des os du pied, de la cheville, des tendons et ligaments du pied et en la mobilisation du pied après le bilan radiologique. Il existe une instabilité métatarso-phalangienne avec un signe de Lachmann semblable à celui du genou, douloureux lors de la subluxation dorsale de la phalange par rapport au métatarsien. On note en outre souvent un hématome douloureux à la face plantaire de l’articulation.

De plus, le pied étant souvent le siège de déformations constitutionnelles ou acquises, le médecin doit s’assurer que tous les ongles sont orientés dans le même sens. Dans le cas contraire, la rotation est très probablement due à une fracture du métatarsien correspondant.

BILAN IMAGERIE

Le diagnostic des fractures du pied requiert généralement des radiographies. Parfois, une tomodensitométrie (TDM) ou un examen d’imagerie par résonance magnétique (IRM) est nécessaire afin de faire la différence entre les atteintes capsulaires ou sésamoïdiennes.

TRAITEMENTS

En cas de fracture de l’hallux non déplacée, on recommande simplement le port de semelles plates pour 3 semaines. On ne réalise pas de syndactylie qui est considérée comme inefficace.

En cas de fractures ouvertes et déplacées, il faut demander un avis chirurgical. Tout hématome sous-unguéal doit être évacué. La fracture devra être réduite, puis une ostéosynthèse pourra être réalisée (broche, vis).

S’il y a une fracture sous jacente, l’évacuation la transforme en fracture ouverte, ce qui implique une antibiothérapie de 10 jours. Le glaçage et les antalgiques sont de mise. Une syndactylie avec l’orteil sain voisin est utile, en protégeant par une compresse sèche la commissure interdigitale pour éviter toute macération.
Enfin, la kinésithérapie est souvent requise. Elle se compose d’exercices spécifiques visant à améliorer la souplesse et le mouvement du pied affecté et à renforcer les muscles de soutien.

Objectifs et moyens de la rééducation :

  • Récupération des amplitudes articulaires : mobilisation analytique de toutes les articulations
  • Limiter l’amyotrophie : travail et renforcement musculaire, électrostimulation
  • Lutter contre la douleur : cryothérapie, électrothérapie antalgique, massage
  • Drainer l’œdème : drainage lymphatique manuel, pressothérapie, cryothérapie
  • Apprentissage de la déambulation avec les cannes anglaises
  • Rééducation proprioceptive avec les plateaux instables.

Article rédigé par IK

IK est un réseau de cabinets de kinésithérapie avec une équipe de praticiens hyper spécialisés pour une prise en charge complète au même endroit.

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