Traumatologie : fracture, entorse, luxation...
Moins fréquente que l’entorse de la cheville, l’entorse du genou n’en reste pas moins une blessure sportive courante, particulièrement chez les footballeurs et les pratiquants d’autres sports de pivot. Comment reconnaître une entorse du genou ? Comment est posé le diagnostic, et quels sont les traitements proposés ?
Une entorse du genou correspond à une lésion affectant un ou plusieurs ligaments de cette articulation. Ces ligaments sont au nombre de quatre : 2 ligaments croisés, et 2 ligaments latéraux. Selon l’activité responsable du traumatisme, et le type de mouvement en cause, c’est plutôt l’un ou l’autre de ces systèmes ligamentaires qui sera touché.
En général, c’est dans le cadre de la pratique sportive que survient une entorse. Comme pour toutes les blessures et douleurs du genou, on la rencontre surtout chez les pratiquants de sports de pivot, comme le ski, le football et les autres sports de ballon, ou encore les sports de combat.
En effet, dans ces disciplines, les genoux sont souvent mis à rude épreuve, avec des mouvements de rotation fréquents et parfois violents, qui favorisent les blessures.
Techniquement, l’entorse correspond à l’étirement ou à la déchirure d’un ligament du genou.
Le mécanisme de la blessure peut correspondre à l’un des cas suivants :
C’est donc un traumatisme clairement identifiable, souvent douloureux, qui provoque l’entorse et marque le début des symptômes.
Vous pensez avoir une entorse du genou ? Cette blessure est reconnaissable aux signes suivants :
De manière assez logique, tous ces symptômes rendent la marche difficile, et peuvent entraîner une boiterie.
Attention à ne pas voir la douleur comme un indicateur du degré de gravité de la blessure : en effet, il est possible de ressentir une douleur intense pour une entorse bénigne, et une douleur plus modérée en cas d’entorse grave.
Dans tous les cas, c’est le diagnostic qui va permettre de confirmer qu’il s’agit bien d’une entorse du genou, d’évaluer sa gravité, et de choisir le bon traitement.
Le diagnostic d’une entorse du genou repose essentiellement sur l’examen clinique. Toutefois, le médecin peut vous prescrire des examens complémentaires, surtout dans les deux cas suivants :
Avant l’examen lui-même, le médecin vous interroge d’abord sur les circonstances de l’accident, qui révèlent déjà des éléments importants pour le diagnostic : activité pratiquée, mouvement ayant déclenché les douleurs, autres symptômes…Dans un deuxième temps, il analyse votre marche, forcément modifiée par l’évitement de l’appui sur la jambe lésée.
Enfin, l’examen clinique du genou recherche :
Les examens complémentaires comprennent :
En cas de douleur au genou, il est important d’obtenir un diagnostic aussi tôt que possible. En effet, une entorse négligée peut évoluer vers une instabilité chronique du genou, qui elle-même favorise l’arthrose à plus long terme. A l’issue des examens, les éléments recueillis permettent de classer l’entorse selon son stade de gravité : bénigne, moyenne ou grave.
Le traitement d’une entorse du genou dépend de plusieurs paramètres, notamment :
Dans la majorité des cas, il s’agit d’une entorse bénigne, c’est-à-dire d’un simple étirement des ligaments. Le traitement est alors fonctionnel, et comprend :
Même en cas d’entorse bénigne, une rééducation en kinésithérapie est nécessaire. Cette prise en charge est fondée sur des étirements et du renforcement musculaire, une amélioration des amplitudes articulaires, sans oublier un travail de proprioception, indispensable pour prévenir les traumatismes du genou.
En cas d’entorse grave, et si l’état du patient le permet, une intervention chirurgicale peut être indiquée. Il s’agit d’une ligamentoplastie, une opération qui consiste à réparer les ligaments lésés.
La chirurgie n’est envisagée que sous certaines conditions : pour certaines professions, chez les sportifs de haut niveau, chez des patients jeunes ou d’âge moyen, mais aussi en fonction des éventuelles lésions associées, identifiées lors du bilan d’imagerie (fracture osseuse, lésion méniscale…).
En général, la chirurgie est programmée à distance du traumatisme, pour éviter les complications liées à l’opération d’un genou inflammatoire.
La rééducation du genou est indispensable après une telle intervention. Elle commence d’abord dans le service de chirurgie, avant d’être poursuivie en cabinet de kinésithérapie. Cette prise en charge est généralement longue, pouvant aller jusqu’à 4 mois. Elle inclut un accompagnement à la reprise sportive (réathlétisation), qui commence par du renforcement musculaire et des activités sportives dans l’axe (vélo, natation) avant d’enchaîner sur la discipline que vous pratiquez.
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