Sport et kinésithérapie
Après une blessure, les sportifs n’ont souvent qu’une idée en tête : retourner sur le terrain. Toutefois, quel que soit son niveau de pratique, le sportif blessé doit ménager son organisme pour éviter les récidives, ce qui requiert une préparation optimale. Dans cet article, voyons en quoi un programme de reprise adapté est fortement recommandé voire indispensable pour le sportif blessé, en particulier dans le cadre du sport de compétition.
Pendant longtemps dans le monde du sport, le retour du sportif blessé sur le terrain se faisait de manière intuitive, sans critères physiologiques précis, sous la supervision d’un technicien comme le coach ou l’entraîneur. Pourtant, le développement des connaissances en physiologie de l’effort montre qu’un individu apte à courir n’est pas forcément capable de sauter ou de sprinter sans risque, et que chaque sport et chaque lésion requièrent une approche adaptée. Aussi, après une blessure, l’immobilisation conduit à un déconditionnement du corps, qui perd rapidement ses capacités d’antan.
Les conséquences du déconditionnement concernent tous les systèmes de l’organisme impliqués dans la pratique sportive, à savoir :
A quoi s’ajoute la fragilité du membre lésé, avec des séquelles qui peuvent persister longtemps après l’accident.
Pour toutes ces raisons, une reprise non encadrée et/ou trop rapide présente différents risques pour le sportif : risque de récidive de la blessure traitée ou de nouvelle blessure, fatigue, malaise sur le terrain, risque cardio-vasculaire…D’où l’importance d’un encadrement médical et paramédical, assumé par le médecin du sport et le kinésithérapeute du sport.
En kinésithérapie du sport, tout programme de reprise sportive s’adapte aux exigences du sport pratiqué ainsi qu’aux particularités de la lésion traitée. L’idée est toujours de reprendre en priorité les activités douces, qui mobilisent peu la zone lésée. Les sports qui sollicitent fortement le membre blessé sont repris en dernier, sur validation d’un certain nombre de critères mesurés par des tests.
Ainsi, dans le cadre d’une hernie discale, le programme type de reprise du sportif commence par des activités peu contraignantes pour le rachis, comme le vélo, la natation, et en dernier lieu la course. La reprise du vélo d’intérieur se fait assez rapidement, autour de la 4ème semaine après l’intervention. La course peut être reprise dans un deuxième temps, à partir de 2 mois. En revanche, il faut attendre au moins 4 mois avant d’envisager la reprise des sports de contact et de combat, potentiellement traumatisants pour le dos.
Après une rupture du ligament croisé antérieur du genou (LCA), Allaire et al. proposent un programme de réhabilitation comprenant 5 axes de travail, qui commence autour du 4ème mois post-opératoire pour s’achever autour du 8ème mois. Ce programme inclut la reprise de la course, le travail du pied, le renforcement musculaire, la reprogrammation neuro-sensitivo-motrice et la sollicitation cardio-vasculaire ; chaque axe étant travaillé de manière très progressive.
Quelle que soit la blessure traitée, et bien qu’il existe des délais incompressibles liés à la cicatrisation de la lésion, le programme de reprise sportive s’effectue toujours de manière personnalisée, au cas par cas, en fonction de facteurs physiques mais aussi psychologiques. En kinésithérapie, les critères physiques font l’objet de mesures précises avec des indicateurs chiffrés. Par exemple, pour Allaire et al., le programme de reprise après une rupture du LCA ne peut commencer qu’après une mesure du déficit du quadriceps, qui ne doit pas excéder 35%. Dans le cas contraire, la rééducation doit continuer.
La reprise sportive dépend donc de critères rigoureux, qui ne peuvent être évalués “à l’œil nu” ni par le sportif lui-même ni par le staff technique. Le meilleur moyen d’adapter votre programme de reprise en fonction de la blessure est donc de bénéficier d’un accompagnement en kinésithérapie du sport. En effet, le kiné du sport possède les équipements et les compétences nécessaires pour effectuer un bilan complet de votre aptitude, et adapter la reprise en conséquence.
Particulièrement exigeant, le sport de compétition mobilise toutes les ressources de l’individu, ce qui requiert une récupération optimale des capacités sportives. C’est pourquoi le retour à la compétition n’est pas systématique chez les sportifs blessés, avec des taux variables d’une activité et d’une blessure à l’autre. Par exemple, en 2011, Ardern et al. ont noté un taux de reprise de seulement 44% chez les sportifs de compétition opérés du LCA.
Dans tous les cas et pour toutes les lésions, la compétition est toujours reprise en dernier lieu, plusieurs mois après l’incident ou l’opération. D’après différentes études sur les programmes de reprise sportive, le délai avant de reprendre la compétition est de 6 mois en moyenne, parfois plus en fonction de la gravité des blessures et des exigences de l’activité. Là encore, il n’y a pas de norme ; seul un bilan individuel complet permet d’autoriser le retour à la compétition de chaque sportif.
À lire également
Notre équipe IK Paris 16 s’agrandit !
Trouvez un créneau à tout moment de la journée avec notre équipe de spécialistes
Trouvez votre cabinet de kinésithérapie IK
Entrez votre adresse afin de trouver le cabinet IK la plus proche de chez vous :
Contactez-nous au 01.42.15.22.46, et nous vous guiderons vers le centre de votre choix :
Laissez votre commentaire