Sport et kinésithérapie
Au tennis, les blessures les plus courantes concernent les membres supérieurs, qui sont très sollicités par les différents gestes. En premier lieu, c’est le coude qui est atteint ; les épaules sont la deuxième zone la plus à risque. Les blessures de l’épaule au tennis peuvent être de plusieurs types, et leur gravité est variable. Heureusement, il existe plusieurs moyens de prévenir ces douleurs, qui ne sont pas une fatalité.
On distingue trois grands types de pathologies :
L’instabilité de l’épaule touche essentiellement des joueurs jeunes (adolescents et jeunes adultes). Elle se caractérise par un déséquilibre musculaire : certains muscles sont trop peu développés par rapport à d’autres, ce qui entraîne une forte mobilité de l’épaule. Cette mobilité excessive peut déboucher sur un certain nombre de problèmes, notamment l’inflammation, la luxation, ou même la déchirure.
Au tennis, la tendinite de l’épaule ou tendinopathie de la coiffe des rotateurs concerne généralement des joueurs plus âgés. Cette blessure s’explique par une sollicitation excessive des tendons qui relient le muscle à l’os. Le plus souvent, c’est le tendon supra-épineux qui est touché. Ce tendon fait partie de la coiffe des rotateurs, un ensemble de muscles et de tendons qui permettent de stabiliser l’articulation de l’épaule et d’effectuer des mouvements. A partir d’un certain nombre d’années de pratique, la répétition des mêmes gestes entraîne une usure des tendons.
En cas d’atteinte de la coiffe des rotateurs, la douleur est ressentie lorsque la personne effectue des gestes au-dessus du niveau de l’épaule (au quotidien, cela peut être en lavant les vitres, ou en peignant un plafond), mais aussi lorsqu’elle pousse un objet vers l’avant. De manière générale, tout mouvement qui consiste à écarter le bras vers l’extérieur du corps est douloureux. Au tennis, le joueur sent une diminution de sa force, et des difficultés lors du service et du coup droit.
Ce type d’atteinte apparaît généralement après 35 ans. Les douleurs neurologiques correspondent à un étirement ou à une compression des nerfs de l’épaule (nerf du grand dentelé ou nerf supra-scapulaire). En découlent une fonte du muscle, une perte de la mobilité et de la force, ainsi qu’une désorganisation des gestes.
La compression du nerf supra-scapulaire notamment, est une atteinte fréquente au tennis, ainsi que dans d’autres disciplines où les sportifs effectuent des gestes répétitifs de lancer (volleyball, handball). Ce nerf est très important puisqu’il innerve deux muscles de la coiffe des rotateurs : le muscle supra-épineux et le muscle sous-épineux. Sa compression peut survenir suite à une blessure (luxation, fracture), un kyste, une calcification du ligament ou encore un étirement du nerf. Elle n’est généralement pas douloureuse : les joueurs ressentent une gêne, et les principaux symptômes sont la faiblesse et l’atrophie musculaire, qui empêchent la rotation externe de l’épaule.
La paralysie musculaire du grand dentelé (grand muscle divisé en faisceaux, qui s’étend de l’omoplate à la 10ème côte) résulte quant à elle d’une atteinte traumatique du nerf thoracique long, qui l’innerve. Au tennis, cette atteinte peut résulter d’une pratique intensive ou d’un mauvais geste. La gêne est surtout remarquée lors de gestes d’élévation comme le service.
Là où les blessures du coude (épicondylite) concernent surtout les débutants, les pathologies de l’épaule se développent surtout chez des joueurs plus expérimentés, qui s’entraînent régulièrement. De manière générale, ces blessures s’expliquent par une surutilisation de l’épaule, avec une répétition de mouvements où le bras est levé.
Au tennis, un certain nombre de gestes obligent le joueur à porter la raquette au dessus de son épaule. Ce sont précisément ces gestes qui, effectués de manière répétée, sont susceptibles d’entraîner une usure de la coiffe des rotateurs. On peut citer :
Le service en particulier est très propice aux traumatismes, au moment où la frappe est déclenchée.
Une mauvaise maîtrise des gestes techniques accroît le risque de blessure de l’épaule ; et ce particulièrement lorsque les entraînements sont fréquents. Globalement, c’est le manque de relâchement dans les différents coups, qui est traumatisant pour l’épaule.
Enfin, le choix du matériel peut également être un facteur de blessure. En effet, si vous choisissez une raquette trop lourde ou trop grande ou avec un cordage trop tendu, cela peut majorer le risque de blessure, que ce soit au niveau de l’épaule ou du coude.
La prévention des blessures de l’épaule au tennis en passe par plusieurs points de vigilance et d’amélioration, notamment :
Pour éviter les blessures de l’épaule, il existe des exercices de renforcement musculaire spécifiques, qui permettent de travailler la stabilité de l’articulation. L’objectif est de tonifier les muscles stabilisateurs de l’épaule, tout en veillant à ce qu’il n’y ait pas de déséquilibre entre ces différents muscles. En effet, les activités du quotidien et plus encore la pratique du tennis, ont tendance à plus développer les muscles situés à l’avant de l’épaule, au détriment de ceux situés à l’arrière. A terme, cela favorise l’instabilité de l’épaule et les blessures.
Les exercices de renforcement, qui peuvent être effectués à l’aide d’un élastique, consistent en des mouvements de rotation externe et interne, et d’extension des épaules. Ils doivent être réalisés sans douleur et avec une bonne posture.
De manière générale, il est recommandé de muscler l’ensemble du corps de manière homogène, pour éviter que l’épaule ou une autre articulation soit sur-sollicitée par compensation. Les joueurs très réguliers ont tout intérêt à se faire accompagner par un coach sportif ou un kiné du sport, pour bénéficier d’un programme personnalisé.
Pour prévenir les rotations brusques et autres mouvements à risque pour l’épaule, mieux vaut corriger ses défauts techniques le plus tôt possible, par exemple en suivant des cours.
Les tennismen doivent notamment être vigilants au lancer de balle lors du service : ainsi, pour éviter une hyper rotation de l’épaule, il faut éviter de lancer la balle derrière soi. Un autre paramètre à surveiller est l’amplitude du geste : la réduire permet de limiter le risque de blessure. Enfin, utiliser les jambes lors du service permet de moins avoir à solliciter l’épaule.
Comme dans tous les sports, il est important de ne pas négliger l’échauffement, pour limiter les risques de blessure. Avant chaque match de tennis, pensez à vous échauffer pendant au moins 10 à 15 minutes. Pour les épaules et les bras, vous pouvez effectuer des mouvements de rotation.
Un autre point important à surveiller est la récupération, ainsi que l’écoute des signaux de fatigue et surtout de douleur. En effet, le surentraînement est une des principales causes de blessure à l’épaule au tennis. Pour une bonne récupération, il convient d’abord de bien s’hydrater. Les étirements (de l’épaule et des autres parties du corps) réalisés après chaque entraînement peuvent aussi vous aider à récupérer plus rapidement tout en limitant les douleurs. Des temps de pause, ainsi qu’un bon sommeil, contribuent aussi à la prévention des blessures.
Enfin, la fatigue augmente les risques de traumatismes. Si vous êtes fatigué, mieux vaut lever le pied et renoncer à l’entraînement, que de prendre le risque de se blesser ! En cas de douleur à l’épaule, il est recommandé de consulter un médecin ou un kinésithérapeute le plus tôt possible.
Si vous êtes un tennisman régulier, les douleurs à l’épaule doivent vous alerter. Elles sont souvent le signal d’une usure tendineuse, à prendre en charge le plus tôt possible pour éviter les blessures graves. En effet, ignorer le signal de douleur en consommant des médicaments peut déboucher à terme sur une rupture tendineuse. Cette blessure provoque une douleur intense, et nécessite une opération chirurgicale suivie d’une période de récupération plutôt longue.
La première mesure à prendre en cas de douleur à l’épaule est de s’accorder du repos, pour calmer l’inflammation. L’application de glace peut aider à diminuer la douleur. Si la douleur persiste, une consultation chez le médecin s’impose. Celui-ci pourra vous prescrire des anti-inflammatoires ou de la cortisone.
En fonction de son diagnostic, le médecin peut ensuite vous orienter vers un kinésithérapeute, pour des séances de rééducation. En séance, vous réaliserez notamment des exercices de renforcement musculaire de l’épaule. Dans certains cas, la chirurgie peut être indiquée.
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